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La Serenissima - Loreena Mc Kennitt

Parcours
C'est une grande passion pour
le médiéval qui m'a amenée à essayer la calligraphie. Déjà enfant, j'allais
avec mes parents voir le spectacle son et lumière du Château de la
Rochefoucauld, là où je suis née. Peut-être est-ce là qu'est née cette
passion !! Après avoir acheté un
livre atelier sur ce thème, je me suis exercée, une heure par jour. Les
débuts n'étaient pas fameux ! Mais j'ai continué et, à présent, les
résultats sont de plus en plus satisfaisants.
J'ai déménagé sur Poitiers, et découvert la Médiathèque avec la Maison du Moyen-âge : quelles
merveilles ! D'anciens livres avec des enluminures d'une telle luminosité et
des détails si minuscules, mais comment faisaient-ils pour réaliser un si
beau travail ? Alors, l'opportunité s'est présentée de suivre un stage et
là, j'ai appris à poser la feuille d'or sur du parchemin. Il faut de la
patience et une certaine dextérité ! Pour la peinture, le pigment était de
rigueur, une petite cuisine avec d'autres éléments, on broie et l'on obtient
une couleur superbe à appliquer avec doigté, bien sûr !!
Vous pouvez découvrir mes
réalisations dans la galerie qui comporte aussi mes débuts. Un documentaire
est à votre disposition ci-dessous pour une initiation et la compréhension des termes
employés dans
la galerie. Une bibliographie également va vous
permettre de miser sur les bons ouvrages à consulter. Mais surtout, ne partez pas sans me laisser un petit mot !!
Bon voyage dans le monde
médiéval !!

Initiation
La
calligraphie : Le mot calligraphie
vient du grec "kallos", beauté et "graphé", écriture et signifie donc "la
belle écriture à la main". Réalisée avec la liberté et le rythme d'une main
entraînée, elle peut en effet être superbe. Celles que j'utilise le plus
sont la gothique blackletter, la gothique cursive et
l'anglaise. En voici un exemple ci-dessous avec leur histoire.
La gothique
: C'est le
caractère qui s'est développé surtout dans le Nord de l'Europe entre le XIIe
siècle et le XVe siècle. Il en existe de multiples variantes. C'est
également l'écriture que nous retrouvons dans les manuscrits gothiques
enluminés. L'inclinaison doit être à 40°.

La
gothique cursive : Cet alphabet ressemble à celui de l'italique
mais le résultat est différent.

La
cursive anglaise : Elle naît vers la fin du XVIIe siècle, au
XVIIIe siècle, elle prend définitivement la place de l'écriture dite
"bâtarde", surtout dans les commerces. Toutes les lettres sont liées entre
elles, le résultat est un style élégant et rapide à la fois. Etant donné
qu'il s'agit d'une écriture inclinée, l'angulation devra être à près de 50°.

Quelques petits secrets....

La caroline :
Cette minuscule carolingienne est le résultat de l'évolution de l'écriture
engendrée par l'activité des moines copistes. Ces derniers la mirent au
point en harmonie avec les règles calligraphiques établies par Charlemagne,
sous l'influence des Anglo-saxons. Le plus bel exemple d'utilisation de la
Caroline se trouve sur la Bible qui fut composée à Tours vers l'an 840 de
notre ère. La Caroline se répand dans toute l'Europe où elle devient un
véritable "standard".

Les outils :
La plume
métallique :
Insérez-la avec son réservoir dans le
porte-plume. Celles que l'on achète sont enduites d'un produit pour les
protéger. Il suffit de les laver dans de l'eau savonneuse, rincez et séchez.
Puis, tremper dans l'encre et laisser sécher. Voilà, votre plume est prête à
travailler !

Le matériel
que j'utilise :
Porte-plume simple pour les
plumes détachables. Ci-dessous, les différentes sortes de plumes :
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Pour la gothique (cursive ou
blackletter): plume Speedball ou Brause,
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Pour l'anglaise : plume Saignol,
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Pour les contours : plume
Mallat ou Bremer.
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Autres outils utilisés :
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Stylo automatique ParallPen de
Pilot, plusieurs largeurs possibles de 1,5 à 6 mm, fonctionne avec des
cartouches spéciales, acheté à Cultura, magasin de fournitures d'art, de
loisirs créatifs et produits multimédia.
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Feutre de calligraphie de
plusieurs largeurs et couleurs, acheté à Cultura.
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Écriture avec la plume d'oie
: Tout d'abord, il faut savoir que l'on utilise pas seulement des plumes
d'oie. Au Moyen Age, différentes espèces d'oiseaux furent employées ; parmi
elles, citons le pélican, le faisan, l'aigle, le paon et le corbeau.
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Habituellement, les
plumes de cygne, d'aigle, de vautour, de dindon ou d'oie sont utilisées pour
des écritures de grosseur moyenne ou grande, quand à celles des canards et
de corbeau, elles semblent plutôt destinées aux écritures les plus fines.
Certaines conditions doivent être appliquées :
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elles doivent provenir de
l'extrémité de l'aile : appelée "première",
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les plumes dont le tuyau
s'oriente vers la droite quand on les tien dans la main qui écrit,
proviennent de l'aile gauche. Ce qui aide à choisir si l'on est droitier ou
gaucher.
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leur taille nécessite une
procédure bien précise :
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Vous pouvez voir dans la galerie, une citation
réalisée avec la plume d'oie.

Bibliographie :
Livre atelier de
calligraphie, édition Hatier - Acheté à Géant Casino, époque des fêtes
de fin d'année. Guide pratique des lettres
enluminées de Timothy Noad et Patricia Seligman, éditions Dessaim et
Tolra - Acheté sur Amazon.fr Enluminures et
Calligraphie de Patricia Carter, éditions Dessaim et Tolra - Acheté à
Castorama, rayon pratique manuelle.
La France Médiévale aux éditions France Loisirs - Acheté dans une brocante.
L'enluminure à l'époque
gothique de François Avril, éditions Famot, bibliothèque de l'image -
Acheté à Cultura.
Une histoire
des manuscrits enluminés de Christopher De Hamel, édition Phaidon -
Acheté à Cultura.
La pratique
de l'enluminure de Stefan Oliver, édition de l'Orxois - Acheté lors
d'une brocante.
Celtic art
the médhods of construction, livre anglais de Georges Bain, édition
Constable London - Acheté à Poitiers, dans le magasin "Le comptoir
irlandais".
lluminated initials in full color de
Carol Belanger Grafton, édition Dover publications (New York) - Acheté
sur Amazon.fr.
Alphabets, édition L'Aventurine
- Acheté dans un magasin de livres d'occasion sur Poitiers.
Découverte de l'enluminure de Lucien X Polastron, édition Dessaim et Tolra
- Acheté sur Amazon.fr
Livre de Kells de Bernard Meehan,
éditons Thames et Hudson - Acheté sur Amazon.fr
La calligraphie, édition L'Aventurine
- Acheté lors d'une brocante.
Grand manuel de calligraphie (idées,
projets et techniques) de Nicoletta Romanelli, Celiv (Paris) - Acheté
lors d'une brocante.
Alphabet celtique du "Livre de kells", chaque lettre de l'alphabet est
présentée enluminée. Livre en anglais de Andrew Whitson - Acheté sur le site
amazon.fr.
Manuel de dessins médiévaux (gargouilles, frises, personnages,...) de
Grégory Mirow - Acheté sur le site amazon.fr.
Le manuscrit des paroles du Druide contient des leçons de choses, des
dictions,... Paru aux Editions Emmanuel Monin - Acheté dans une boutique de
livres anciens à Poitiers.
Vous allez pouvoir, grâce au lien du site amazon ci-dessous, commander
certains de ces livres :
Les supports :
Le choix du papier, carton ou vélin,
déterminant pour l'enluminure dépendra de votre budget comme de votre
objectif.
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Le papier adapté est un
papier fort (300g environ) pressé à chaud. Le papier aquarelle convient
bien. Ce papier doit être lisse pour les détails et épais pour les dorures
en relief, car l'humidité du gesso provoque des déformations.
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Le vélin offre
différentes textures et coloris, nuances de blanc, crème ou de jaune. La
plupart des manuscrits médiévaux étaient exécutés sur vélin, peau de veau,
de mouton ou de chèvre.
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L'enluminure : Ce sont de fragiles
oeuvres d'art aux motifs complexes, peints et dorés sur du vélin ou du
parchemin, qui pourtant furent consultés quotidiennement par des générations
de moines et de prêtres, de lettrés et d'hommes de cour, avides d'apprendre
ou simplement de les admirer. L'emploi de l'or est utilisé pour donner un
effet précieux et apporter de la lumière à la page ou au texte.
Le style gothique, dont le
début se situe au XIIIe siècle, est marqué par un intérêt accru pour le
réalisme des dessins. Fleurs et plantes deviennent les éléments décoratifs
prépondérants dans les lettrines et les bordures.
Les enluminures des manuscrits
celtes sont ornées de nombreux entrelacs, de spirales, d'animaux et
d'oiseaux stylisés. Les pointillés rouges qui entourent en général les
initiales sont caractéristiques de ce style, leur rôle est de mettre la
lettrine en relief et de créer autour un effet d'ombre.
Les outils :
La
dorure à la feuille donne des résultats éblouissants. Il existe deux
types de feuille d'or. La feuille d'or adhésif et l'or en feuillets mobiles
aussi appelé or libre. La feuille d'or est
la plus réputée mais la feuille d'argent peut aussi être utilisée. Des
plaques métalliques empilées entre des feuilles sont battues au marteau sur
une enclume par un artisan spécialisé (batteur d'or). Au bout de plusieurs
jours de travail, on obtient une feuille d'un épaisseur infime (de l'ordre
de quelques microns) qui peuvent être collées sur un dessin par une
technique délicate.

L'or sous quelle forme qu'il
soit, adhère au papier grâce à une couche d'apprêt, le mordant (constitué de
gommes de cristaux d'ammoniac ou à la colle PVA) ou le gesso. Ensuite, on
polit avec un brunissoir "dent de chien" ou "langue de chien" composé d'un
manche en bois et d'une agate.

La
peinture : Les pigments sont utilisés, ils
sont d'origine animale, végétale ou
minérale. Broyés avant d'être mélangés, pour la technique dite de la
détrempe(ou tempera), à part égale à du jaune d'oeuf et de l'eau.
Les ingrédients les plus divers et les plus incongrus (vin,
miel, urine, insectes, oeufs..) entrent dans la composition des couleurs.
Comme pour une recette de cuisine, deux personnes suivant les mêmes
consignes n'obtiendront pas le même effet.
Voici deux liens à consulter si
vous voulez en savoir plus sur la tempera avec une galerie d'artistes
peignant avec cette technique :
http://eggtempera.free.fr/fr/galerie.htm et
http://fr.groups.yahoo.com/group/Peinture_a_loeuf/
Exemples d'ingrédients
pour les couleurs :
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Les rouges
: Cochenille (insecte broyé), la garance
(plante méditerranéenne), cinabre ou vermillon (sulfure de mercure),
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Les jaunes
: Fiel de carpe (bile), safran (pollen d'une variété de crocus), ocres
(terre naturelles ou brûlées allant du jaune brun à l'orange),
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Les bleus
: Lapis-lazuli (roche bleu foncé extrêmement chère), azurite (roche d'un
bleu plus claire suivant la provenance),
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Les verts
: Malachite (roche naturellement vert foncé), vert de gris (acétate ou autre
sel de cuivre),
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Les blancs
: Céruse (pigment blanc très toxique, contenant des sels de plomb).
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